Vendredi 6 février 2015 à 16:02

          Tu sais, Papa, je vais être incapable de te le dire, parce qu'on est très pudiques tous les deux, alors je vais l'écrire, et peut-être qu'un jour tu tomberas là-dessus. Aujourd'hui, le 6 février 2015, j'ai l'impression de t'avoir retrouvé enfin. Comme s'il y avait eu ce long désert entre nous pendant trois ans et demie, mais qu'à présent tu m'avais retrouvé, qu'à présent tu serais là et tu tiendrais ton rôle. Parce que j'ai vraiment eu besoin de toi tout ce temps, et que ça m'a fait un mal fou que tu sois absent. 
           Tu m'as envoyé ce colis, et ces trois livres représentaient à eux seuls toute ta maladresse, le fait que tu m'avais connu un jour, mais pas tout à fait celle que j'étais aujourd'hui. Et en même temps, il y avait plein d'espoir, parce qu'à la lecture de ta lettre je t'ai envoyé cet email, un de plus où je m'indignais, où je t'en voulais, où je te disais avec toute mon impulsivité et ma déception à quel point tu étais lâche. C'est à la lecture de cet email que tu as décidé qu'il était temps de réagir, que peut-être celui-ci serait le dernier. C'est alors qu'après deux mois et demie sans avoir entendu ta voix, tu m'as appelé tous les jours pendant une semaine. 
         J'ai hâte Papa, qu'on se redécouvre tous les deux, que tu connaisses un peu mon quotidien, et moi le tien. J'ai envie que tu apprennes à me connaître, et que tu vois à quel point j'ai changé pendant ce temps. Peut-être que c'est un peu grâce à toi, mais je suis maintenant indépendante, j'ai grandi, et je ne suis plus l'adolescente qui vivait sous ton toit. Tu as raté tout ça, mais je crois qu'il n'est pas trop tard, et qu'elle a raison, je vais finir par te pardonner. Même si tu as merdé pendant longtemps, j'espère que tu es prêt à nous faire passer en premier maintenant, que tu ne m'abandonneras pas à nouveau. Dis-moi Papa, dis-moi que tu as envie de me voir, de me parler, et que tu es fière de moi. Dis-moi les mots que j'attends, les efforts que j'espère. 

Lundi 10 mars 2014 à 0:44

          Je crois qu'il faut que je reparte vers de nouvelles aventures, qu'il se passe littéralement quelque chose. Sortir du monde rêvée dans lequel je vis, où il a encore une place très importante. Il faut que je retrouve ma réalité, qui n'est pas belle, non vraiment très laide en ce moment, mais a au moins l'avantage d'être vraie. Ces quatre dernières années doivent enfin être considérées comme une belle parenthèse qu'il faut refermer, parce que ce fut de très bons moments, mais ce n'est plus réel. Se rendre à l'évidence c'est admettre que tu n'es pas là quand j'ai besoin de toi, mais qu'à l'inverse, je suis toujours à ta disposition. Que j'arrive à te dire Au revoir est au sommet de ma liste, mais c'est de loin le travail le plus difficile jamais entrepris, plus d'un an que je suis dessus.
          Juste après dans ma liste, il y a répondre à la question : Pourquoi je n'ai aucun ami dans cette ville ?  Une seule personne comptait vraiment, mais j'ai eu droit ce soir à la démonstration que ce qu'on vivait n'était en rien de l'amitié, plutôt une complicité mêlée d'ambiguïté. Même chose pour une autre personne faisant parti de mon entourage : les deux aujourd'hui, super journée ! Quant à mon binôme, en qui j'avais toute confiance, cette personne m'a fait la preuve de sa non-amitié il y a quelques semaines. Et voilà. Le bilan c'est que je suis dans cette ville et que je suis seule, terriblement seule pendant encore un an et demi.
          Si je continue, je dirai que le troisième point concerne le fait que de passer 8 heures par jour à lire des bouquins de Danielle Steel n'est sûrement pas très sain ? La vérité est que je me noie dans mes livres, que je vis la vie de ces personnages au lieu de vivre la mienne. Je suis dans mes cours et dans mes livres, rien ne me passionne, rien ne me rend plus ou moins heureuse, il ne se passe simplement rien. Cela semble plutôt triste vu de l'extérieur, mais ça ne l'est finalement pas tant que ça. Je me suis accommodée de cette vie, plate et sans rebondissement, à laquelle j'ai droit depuis un an. A ce moment-là, j'ai revu mes attentes à la baisse, et la vie a continué.
          Je prends chacun de nos weekends comme des moments de bonheur rares, et dont je suis insatiable. Alors le petit quatre est forcément : pourrais-je la garder éternellement ? Si tout n'est pas si noir, c'est grâce à elle, sa capacité à rayonner en toute occasion ça vous ferait tenir des semaines en vous disant que la vie est belle, c'est comme ça que je fais, moi. Elle trouve les mots, n'importe quand, même quand c'est une cause perdue, même quand elle a déjà répété la même chose cinquante fois, mais qu'on n'a pu s'y résoudre. Elle continue inlassablement à dire ce qu'elle pense, sachant chaque fois trouver les arguments qui vont semer le doute un peu plus fort que la fois précédente. Et malgré qu'elle soit capable d'analyses très poussées dans toutes les situations extérieures, quand il s'agit de sa vie, elle me fait le bonheur de ne jamais savoir quoi faire, alors nos rôles s'inversent, sans fin. Si je devais raconter l'histoire de ma vie, je commencerais par elle.

Jeudi 14 juin 2012 à 17:18

Il ne me reste que quelques jours pour imaginer ce que je ferais, si je ne l'ai pas, si on ne m'en donne pas la possibilité. Utiliser le conditionnel pour entrevoir l'avenir, m'interroger sur où je veux aller. Ai-je le droit de ne pas pouvoir redoubler ? Ai-je le droit de douter sur les futurs années que je vais passer sur les bancs de la fac ? C'est passé...

Je m'emballe, je saute les deux pieds devant, simplement pour ne pas être seule, pour pouvoir dire que j'ai quelqu'un, cela n'a aucun sens, et fait sans raison. Je ne réfléchis même plus, pour que désespoir et solitude s'en aillent du quotidien. Une histoire bien compliquée, qui n'en vaut même pas la peine. Je suis devenue tellement exigeante, et ça fait réfléchir que de sentir en 1 journée, si ça marchera ou pas. Pour ne pas vivre seule...

Et un aimant en moi est totalement attiré vers toi, te conduit vers moi, parce que la complicité est tellement longue à acquérir, et qu'on perd beaucoup en passant à côté. J'ai tellement misé sur nous, tout sacrifié pour qu'on soit heureux ensemble et réunis. Je sais que je le referai parce que je n'ai pas pris cette décision légèrement, mais elle me coûte tellement aujourd'hui. Pourquoi est-ce qu'on a autant gâché, ce qu'on avait mis tant de temps à créer ? Je n'ai pas perdu une année, mais le bonheur aurait du transpercer notre couple au lieu de le réfréner. Mais je ne peux m'empêcher de penser à toi, que j'ai envie de te voir et de te prendre dans mes bras. Et ça me fait du bien de savoir que tu n'es pas totalement détaché de moi, parce que je ne le suis pas non plus. Je ne sais pas si je veux que tout recommence, mais je sais qu'avec toi, il n'y a pas de surprise, je te connais et je peux être moi. Je crois que je ne me rendais pas compte à quel point tu me manquais. C'est sur que je n'ai pas été tendre, j'ai même été atroce avec toi, parce que tu m'as fais énormément de mal, et que je voulais t'en faire presque autant. Je suis peut-être autant impulsive que toi finalement. Je crois que j'ai besoin de te voir. Tu me rends complètement folle, je me mets à y croire encore et je redeviens une fillette de 12 ans qui connaît ses premiers émois. J'ai envie que tu m'allonges à nouveau sur le sable, et que tu m'embrasses jusqu'à plus d'heures. Je veux que tout redevienne comme avant, qu'il n'y ait que de bons moments, que le bonheur transpire à nouveau.

Je crois que c'est là, à notre portée. J'ai peur que tout revienne parce que ça a été aussi beau que déchirant, mais je suis tellement heureuse avec toi. Seulement ça se donne des airs de début de relation, mais ce n'en ai pas une. Parce que je te connais déjà, tes défauts je les ai tous en tête, et ils ressortent bien plus vite quand on a déjà vécu ensemble. J'ai pas envie de revivre des engueulades qu'on a déjà eu, de repleurer pour les mêmes choses, que mes messages restent sans réponse, parce que tu n'as jamais été capable de te dévoiler autant que moi. Je ne veux que le meilleur de nous, le reste on s'en fout.

" On m'dévisage, on m'envisage, comme une fille que je ne suis pas. "

" Il y a des bonheurs dans l'imprévu, dans ce qui ne fait pas parti du plan. "

Les gens, universellement, ont tendance à penser que le bonheur est un coup de chance, un état qui leur tombera peut-être dessus sans crier gare, comme le beau temps. Mais le bonheur ne marche pas ainsi. Il est la conséquence d'un effort personnel. On se bat, on lutte pour le trouver, on le traque, et même parfois jusqu'au bout du monde. Chacun doit s'activer pour faire advenir les manifestations de sa grâce. Et une fois qu'on atteint cet état de bonheur, on doit le faire perdurer sans jamais céder à la négligence, on doit fournir un formidable effort et nager sans relâche dans ce bonheur, toujours plus haut, pour flotter sur ses crêtes. Sinon ce contentement acquis s'échappera de vous, goutte à goutte.                                                     Elizabeth Gilbert

Tu n'es pas un rêve, tu es né de moi, je ne suis sur terre que pour être avec toi. Au fil du destin, le son d'une voix, on croit se connaître depuis mille ans déjà. Tu es né d'un rêve, d'un trait de couleur, un bout d'arc en ciel s'est posé sur mon coeur. Je t'imaginais, tu vivais en moi. Soudain tu parais, je m'approche, je te vois. On s'est retrouvés, on s'est reconnus, quand toi et moi on ne s'était jamais vus, comme si le hasard qui guidait nos pas, me menait vers toi, te conduisait vers moi.

Dimanche 15 avril 2012 à 12:47

J'ai découvert une ville, pas vraiment belle, mais riche de ses habitants. Appris à vivre seule, à se dépasser, à croupir dans des salles de la BU, appris qu'on aime vivre auprès des gens qu'on aime, et qu'il est parfois difficile d'être aussi loin. Mais j'ai rencontré des gens exceptionnels, avenants, et qui même s'il est pas toujours facile de retenir mon prénom ont fait de moi l'une des leurs, et enfin j'eus un pied à terre...

Maintenant, j'habite l'ignorance avec confiance.

Rolling in the deep, you had my heart inside your hand and you played it to the beat.

Elle l'aimait. Cette découverte s'était imposée à elle, non pas avec la soudaineté d'un orage d'été, mais plutôt avec la lente insistance d'une pluie de printemps. Et elle souffrait le martyre quand il la quittait. Tout son corps le désirait...

Dimanche 24 janvier 2010 à 15:07

" Qu'est-ce donc que la vie humaine sinon un collier de blessures que l'on passe autour de son cou ? A quoi sert d'aller ainsi dans les jours, les mois, les années, toujours plus faible, toujours meurtri ? Pourquoi faut-il que les lendemains soient toujours plus amers que les jours passés qui le sont déjà trop ? " Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh.

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